Friday, 22 September 2023

Quand ils ont gouté au miel....


"La majorité des membres étaient en dilemme ; oser travailler ensemble et « épargner sans partager le total des épargnes à la fin de l’année »

Ils sont tous de la colline Bayumbu, zone Mugondo de la commune Mpinga-Kayove. Ils sont membres de l’association Twitezimbere. Au début de l’an 2020, Umunyinya asbl en
partenariat avec l’administration des provinces de Rutana, Cankuzo et Ruyigi, avec l’appui de l’UNICEF a lancé TURASHOBOYE, un projet d’autonomisation socioéconomique des adolescents et jeunes, surtout les moins avantagés »

« Quand nous sommes arrivés au rendez-vous, Umunyinya asbl nous a dit qu’ils venaient pour enseigner la jeunesse non scolarisée comment comprendre les challenges auxquels leurs communautés font face, afin de proposer des initiatives qui se servent des moyens humains, matériels et naturels localement disponibles pour proposer des solutions locales. » nous dit Léonard Sayumwe, représentant de l’association apicole Twitezimbere.

Ils se sont mis ensemble sur leur colline, en groupe de 30 jeunes dont 22 filles et 8 garçons. Umunyinya asbl leur a aidé à choisir deux représentants, un garçon et une fille pour suivre les modules de formations sur les Compétences de Vie du 21ème Siècle (CV21) incluant les chapitres sur la formation à la citoyenneté, le développement personnel, la santé sexuelle et reproductive et l’entrepreneuriat ; ainsi que la méthodologie d’innovation sociale centrée sur l’humain « UpShift » pour retourner partager les acquis de la formation dans leurs communautés.

La méthodologie de pair éducation utilisée dans l’exécution de ce projet est très efficace parce que, elle est premièrement moins couteuse : Deux personnes suivent la formation pendant une semaine et repartent formes les membres de leur groupement continuellement pendant les sessions de rencontres hebdomadaires des membres des groupements. Deuxièmement, elle est inclusive parce qu’elle permet aux membres des groupements de suivre la formation dans un contexte informel, dans leur communauté. Troisièmement, cette méthodologie développe l’esprit de citoyenneté parce que les facilitateurs sont des membres de la communauté dans laquelle ils sont en train de donner la formation. Ils font partie des gens qui avancent les objectifs de leur communauté, les gens qui contribuent dans la recherche des solutions durables aux questions de leurs communautés.

Après avoir suivi les modules de formation qu’Umunyinya avait préparée, les membres du groupement se sont mis au travail. 

 comme l’exige le modèle d’épargne VICOBA (Village Community Bank) ; les  membres du groupement, d’ailleurs comme la plupart des autres membres des groupements dans les autres communes ne comprenaient pas directement pourquoi investir sans partager les résultats de l’épargne.

Contrairement aux autres modèles d’épargne et crédit communautaires, le modèle VICOBA exige que les membres des groupements communautaires qui l’utilisent visent un développement personnel et communautaire durables. Ils doivent s’assurer que leur capital s’accroit chaque jour, au lieu que ça soit stagnant ou rétrogradant. C’est ainsi que les membres de l’association Twitezimbere sont parvenus à initier le projet de l’apiculture pour contribuer dans le traitement naturel de certaines infections par le miel, améliorer le bien-être des membres de la communauté et encaisser de l’argent.

Aujourd’hui, les membres de l’association sont convaincus qu’ils sont sur la bonne voie. Sur un total de 47 ruches issues de leurs propres revenus et le prix qu’ils ont gagné dans une compétition d’idées innovantes au niveau communale, ils ont déjà récolté 50 litres de miel et estiment que la récolte pourrait même tripler en novembre, lors de la prochaine récolte.
Malgré le pas de ces jeunes dans le développement de leur association et la multiplication de l’emploi, ils font face à un nombre de craintes et/ou défis : Le métier d’apiculture a ses exigences, et risque de compliquer le travail aux membres même de l’association. Les filles n’ont pas le droit de porter les ruches, alors qu’elles sont plus nombreuses que les garçons. Le deuxième défi est de veiller à ce que les fourmis n’attaquent pas les abeilles, et le troisième défi est lié au manque de matériel de récolte du miel, les membres de l’association utilisent la fumée, ce qui sens doute doit avoir des effets néfastes sur la vie des abeilles, voire diminuer leurs chances d’y rester.

Les membres de l’association Twitezimbere pensent toujours sur comment développer leur association sans se laisser faire devant ces défis. Ils sont très motivés et ont une vision claire de l’avenir de leur association. Ils visent devenir une entreprise communautaire qui change la vie de la communauté et donne de l’emploi à un grand nombre de jeunes. « Maintenant, nous avons compris que tout dépend de nous. Il n’y a personne qui peut venir décider comment sera mon avenir si je ne participe pas. Toute personne qui peut contribuer à mon développement considèrera le pas que j’aurai déjà franchi, et nous sommes sur la bonne voie parce que nous marchons ensemble ; et ensemble nous sommes plus forts et arrivons loin » dit Léonard. Avec l’an 2024, l’association Twitezimbere s’est donné l’objectif d’avoir deux vaches qui produisent du lait et un moulin pour réduire le trajet des membres de la communauté qui font de longues distances pour faire moudre le maïs et le manioc, mais aussi contribuer dans l’éducation de la société dans l’alimentation de leurs enfants avec des aliments complets.

Friday, 8 September 2023

Burundi : l’herbe est aussi verte sur notre rive

Tout Burundais qui a l’opportunité de sortir de son pays pour l’étranger est considéré comme un chanceux, un potentiel richissime. Pourtant, ce n’est pas toujours vrai, et rester dans ce pays peut générer de multiples opportunités. Chance à celui qui sait en profiter.